Textes performés au cours de la scène poétique De Vers À Soi
Traffic
Moi au milieu d’un champ de lavande
Entouré de tous mes amis de tous mes ennemis.
Sous le soleil accablant du mois d’août
J’attends que le destin agisse
Le traffic est fluide
Ma soeur n’est pas encore née
Je l’espère de tout mon coeur,
Mon frère est à mes côtés
Le traffic est fluide
Toujours un train pour me sauver
Il y a toutes les couleurs du monde
Et le rythme du temps qui s’est arrêté
C’est le plus beau moment du monde
Il y a tout dans cet instant
Je sens ta présence
Le courant en avant
D’où est-ce que tu vas venir ?
Par quelle faille est-ce que tu sors ?
Quand est-ce que tu viens prendre ma place ?
J’ai besoin de connaitre ta voix
Le traffic est fluide
Je sens la montée de l’adrénaline
Est-ce que c’est ton corps qui grandit ?
Je vois venir un cri
Solide, pure, tendue vers tes yeux
Je fige une seconde pour te laisser venir
Je n’arrêterais pas le temps éternellement
Sans transformer l’avenir
Je vais finir par avoir peur
Mais je sais déjà que c’est fini
L’eau se contracte sur mon coeur
La ligne s’étire à l’infini
Le traffic est interrompu
Rustine
… C’est encore loin ? …
On avait dit « un bout de chemin »
Main dans la main,
Ma paire d’yeux plantée dans les tiens.
Devant demain, hier derrière,
Le présent en bandoulière.
Des œillères aux rétroviseurs…
Mais là, j’ai un peu peur.
J’ai l’impression que j’avance plus.
J’ai un doute.
Je crois qu’on s’est perdu…
Je reconnais pas la route, et j’ai pas le GPS.
Non, je ronge pas mon frein.
J’ai pas la souplesse.
C’est juste que le tandem tourne à vide…
J’avais pourtant pris l’assurance tourisme,
Et on se tape le parcours du combattant !
On reste ensemble, c’est sûr, mais chacun de son côté…
Et ensemble tout seul, c’est forcément être mal accompagné…
C’est quand même fou les variations d’espace entre les distances.
De toi à moi, y’a ça
Et de moi à toi, y’a… des semaines, peut-être même des mois…
On veut les mêmes choses mais pas en même temps
Et la concordance détend.
Tu me devances.
Aller, vas-y, passe devant !!!!
Je suis plutôt ponctuel habituellement
Même mon retard a de l’avance…
Tu te rappelles tout ce qu’on se promettait ?
De répéter les premières fois, d’inverser la peine de Prométhée,
De greffer de l’éternité au temps.
De se redécouvrir chaque jour
De faire d’« encore » le vrai mot de l’amour,
Sa bénédiction, sa malédiction,
Son Pharmakon, …
Nous n’avons pas fait attention : le remède est aussi le poison.
Il nous faut trouver la différence dans la répétition
Trouver la différence dans la répétition
Trouver la différence dans la répétition
Trouver la différence dans la répétition
Trouver la différence dans la répétition
Quand est-ce que c’est devenu redondant ?!
L’amour à l’horizon, puis à l’horizontale.
S’exercer au tao de l’art du sexe martial…
Le cosmos dans le ventre
Et l’amour entre les dents
Et du sang dans les tempes
Et le temps qui s’épanche les instants qu’on étanche
Et tes hanches qui dansent
Et tes seins qui s’élancent
Et ton corps qui m‘étreint
Tu t’étends dans mes bras,
Je m’éteins dans tes draps…
Et on rate le train-train,
Et on prend le prochain quai,
Sans billet, sereins.
S’sont pas si loin ces projets.
On va pas rester là sans bouger.
Avec chacun nos petits secrets empoisonnés.
Est-ce que tu veux savoir ?
J’ai cassé tous les miroirs
Car il n’y a que dans tes yeux que je me plais.
T’entends comme c’est beau ce que je te dis ?
Il est pas magnifique le couplet ? Hein ? HEIN?
Qu’est-ce que tu peux conne, parfois…
Putain ! mais regarde-nous !
Regarde-moi !
Bon… ben regarde-toi !
Est-ce que tu sais que pour produire la même dose d’endorphine que durant l’amour
Il faudrait manger 200kg de chocolat ?
Et bien, aujourd’hui, quand je te vois, il est clair que t’as préféré le chocolat !
T’as confondu kilomètres et kilogrammes !
Ça va ! ça va !
L’égalité des sexes, c’est pas une question de taille
Mais si on joue à qui pisse le plus loin, je gagne !
Pardon, je déraille… j’avais pas vu, j’ai pas eu vent.
Ci-gît, Sisyphe.
Peut-être n’ai-je pas su faire.
Peut-être n’ai-je pas suffit.
Et nous avons souffert.
Et souffrir.
Ben… ça fait mal.
Regarde la soustraction que nous sommes !
Nous avons croqué dans l’atome
Et défié son insécabilité
Testé notre habileté
À nous conjuguer au pluriel
Et aujourd’hui, y’a plus rien.
Nos baisers ont gercé
On a tracé des croix sur nos cartes d’infidélité
Fait des choix qu’on a regretté tout de suite après.
Les « je t’aime » à bout portant
Sont devenus des coups portés.
Quel parcours pourtant… du point A au point A.
Au point G, parfois.
Est-ce toi ou moi qui ai changé ?
J’ai cru conduire, je n’étais que passager. …
J’ai un point de côté.
Aller, vas-y ! Passe devant !
Je ne suis plus qu’un parmi tes autres dorénavant.
Tu n’es plus qu’un point à l’horizon,
En pôle position…
Je retourne dans le peloton, exécution !
Attends !!! Attends !
Hier encore, on se tatouait des caresses sur la peau
Aujourd’hui ta présence se limite à un post-it sur le frigo :
Liquide vaisselle
PQ
Tampons
Bières
Bisous
Et un cœur débile griffonné juste en-dessous.
Une encre délébile pas si sympathique après tout…
Le point final se digère avec des points virgules !
On filait le parfait amour puis on a fait péter les coutures
Mais…. on pourrait peut-être se faire quelques points de suture…
Je sais… on se déprécie, on déraisonne.
Je dépression.
T’anticyclone.
J’ai un coup de pompe
Et pourtant, tu me gonfles.
Je dois être percé.
Et je cherche une rustine pour mon cœur crevé.
Mais il est où ce cœur dont on parle là ?
Ce cœur qui n’est pas où il bat,
Ce cœur qui est où il aime ?
Cœur ! cœur ! cœur !
Ça, là Ça n’est qu’un organe !
Un bout de viande en cage, tho-ra-cique
Un morceau de moteur or-ga-nique
Et il n’y a pas de sentiment là-dedans !!!
AUCUN ! Tout se passe dans le ventre !
Et là, IL N’Y A RIEN, là.
Là, y’a qu’un organe, un bout de viande…
Mais si tu veux ça, là ! Ma mignonne…
Si tu le veux, ça, là, je te le donne…
Opération « cœur ouvert » ! Mords-y à pleine dents !
Ça, ça n’est qu’une pompe à sang,
UNE POMPE A SANG 1, 2, 3, …
On TOMBE AMOUREUX L’âme s’élève.
On couche ensemble
On se lève ensemble
Tu tombes enceinte
On élève un enfant
Je tombe de fatigue
Tu élèves la voix
Je tombe en dépression
On élève un conflit.
Point de chute.
C’est fini.
Alors toi
Je croyais que j’étais en pierre
Alors que toi tu m’aimes
Mes faiblesses se retournent contre moi
Alors que toi tu m’aimes
C’est le retour de mes absences
Alors que toi tu m’aimes
Je ne suis qu’un animal
Alors que toi tu m’aimes
À chaque fois que tu parles
Alors que toi tu m’aimes
J’ai envie de pleurer
Alors que toi tu m’aimes
Je me trompe
Alors que toi tu m’aimes
Laisser passer les peurs d’être un échec
Alors que toi tu m’aimes
Le monde est très très grand
Alors que toi tu m’aimes
J’ai besoin de toi
Alors que moi je t’aime
Tu as besoin de moi
Alors que moi je t’aime
La lumière est faible
Alors que moi je t’aime
L’horizon est loin
Alors que moi je t’aime
Le soleil se lève
Alors que moi je t’aime
La chaleur est réelle
Alors que moi je t’aime
Tu es plus grand que l’espace
Alors que moi je t’aime
Nous sommes un univers
Alors que moi je t’aime
Elle nous regarde sans nous juger
Alors que moi je t’aime
Hier est déjà passé
Alors que moi je t’aime
Demain sera bientôt maintenant
Alors que moi je t’aime
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